Tout le monde pensait que ça me passerait. Que c'était juste un délire de petite fille. Mais très vite, il a fallu que je me rende compte de la triste réalité. J'étais une addict des paillettes. Déjà, quand j'étais petite, on me disait que mon déguisement était cool. Alors, que pour moi, c'était normal de s'habiller en paillettes/boots/trucs colorés/rayez la mention inutile. J'étais cette môme, qui veut l'attention sur elle, cette petite hystérique, qui parle fort, qui gesticule comme si elle avait mis les doigts dans la prise, cette droguée aux tablettes de chocolat, cette fille qui fait genre elle travaille mais qui écoute discrètement de la musique avec ses écouteurs en cours, cette popstar incomprise qui tente d'imiter les chorégraphies de ses groupes préférés, cette fanatique qui croyait qu'elle avait un bon anglais, alors que non. Oui, j'étais cette fille. Accro au clinquant, au doré, aux paillettes.

Manque de sérieux. Immaturité. Cette joie de vivre, d'être reconnue, regarder, en a énervé plus d'un. On a même crû que j'étais atteinte de troubles bipolaires, tellement j'étais euphorique par moments. Mais non, c'est juste, moi, Cha Lux. J'écrasais les autres avec ma joie de vivre. Ma voix tout niaise. Mes imitations de cuteness overload. On ne pouvait plus me supporter, et moi, dans ma bulle barbapapa, j'étais juste une ignorante. Je croyais que tout le monde m'aimait. Au final, je me suis faite détester de tous. Quand on prononce mon prénom, mes anciens camarades de classes serrent les dents, et évoquent Cha Lux, la sale môme surexcitée et sans but dans la vie.

Après maintes recherches, mes parents ont décidé de m'envoyer ici, pour mon nouveau départ, pour que je puisse m’assagir, comprendre que je ne serai jamais comme mes idoles, que je serai toujours une simple fille, avec des idées utopiques.